Ver
Toisant, pensif, le frère, éternel assassin,
Ecoeuré de batailles au nombre sans fin,
Qu’une froide mémoire sacralise en vain,
Le ver est dans le fruit et regarde Caïn.
Triste, mélancolique et dans les airs fumeux
Balançant d’une épingle sa tête insolite,
Tordant son petit corps grasseyant et gracieux,
D’une crosse effarée questionnant les limites.
Il vit sans extinction du désastreux produit
Dont chimères et dieux agitent sous le nez
Des frères et des sœurs, le fatum, et poursuit
Sans relâche un repas de chairs abandonnées.
Que les esprits ont fuies, flottant aux vents obscurs.
Ils rejoignent d’Abel la voyante serrure.