Ombre

Rencontré l’ombre rouge un matin primitif,
Clandestine doublure apparue d’un aveu.
D’une éclipse pochée par un essor votif.
A feux doux l’aube ornait des orgues nuageux.
Nul dieu évidemment, ni passé ni présent.
Nulle grise fumée, nul élixir complice.
Aucun rêve sorcier, aucun charme pesant
D’un scintillant trompeur sur ce moment propice.
Juste un message clos comme un habit sans drap.
Ou lorsqu’un peu de vent nimbe le solitaire.
Ou que de l’inconnu se voit tendre les bras
De l’autre bord d’un gouffre d’où fuit leur éther.
Que la vaine prudence et son lampion stupide
S’éteint pour un instant de flagrance lucide.