Jours
Chaloupes indécises, les jours qui dérivent,
Leurs contenus versant dans les nuits qui les noient,
Secrètement font bruire des ondes lascives
D’un message caché dans leur coque de noix.
Peu d’entre peuvent dire de leurs cargaisons,
D’une improbable main et sur quel gouvernail.
Commençant, finissant, sans aucune raison
Que les subtiles lois d’un cosmique foirail.
Seul un amour ici, ou ailleurs quelque crime,
Ou un château en feu, un peuple qui s’éveille,
Offrent à l’un d’entre eux une date sublime
Qui dore son esquif de sang ou de soleil.
Tous autres égrenés dispersent leur semence
Dans les champs inconnus d’une aveugle patience.