Nébuleuses
Grand ciel plein de tourments, où tout semble immobile,
Où soudain toute seule une étoile qui file
Hante d’un millimètre des rêves avides,
Et s’éteint violemment sous la voute impavide.
La pensée s’hallucine d’une destinée,
Calcule et recalcule des coordonnées
De novas, de trous noirs, de rochers, de pulsars,
Soupçonnant un dessein, pourchassant le hasard.
Puis la pâle raison, ivre, s’évanouit,
A l’insu d’être là dans ce vaste inouï,
Et l’infante folie comme un charme diffus
Encense de ses ondes partout à l’affût
Des âmes en linceuls, des âmes en berceuses,
Petits astres mourants, naissantes nébuleuses.