Baptistère
Elles sont toujours là, vertes-folles aux lèvres
Mauves come le sang qu’elles puisent en terre,
Ce rouge couleur nuit qui irradie de fièvres,
Exhalées des froideurs d’antiques baptistères.
Elles viennent frôler de leurs ailes de marbre
Les âmes absorbées du fond de l’univers
Par les mers et les monts, les ruisseaux et les arbres,
Et droguent leur éther d’une vie à l’envers.
Elles viennent lécher de leurs langues charmées
Les corps encore gazeux des esprits sans visages,
En attente de chair. Elles viennent humer
La tourbe de laquelle un corps nu se dégage.
Rituel maïeutique dessous toute messe,
Où de pâles maigreurs, irriguées de sang clair,
Tendent le pseudopode d’un gouffre en détresse
Vers l’infini secret d’une inerte colère.
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