Préméditation
A ton enterrement je vais,
Le cœur peut-être un peu noué,
Comme si je me souvenais
De ton miroir que j’ai troué.
Chaque aube fondante de mauve,
A l’ombre d’une traître pluie,
Dans une odeur poisseuse et fauve
Qu’exhalent de crasseux ennuis.
Et puis quand bien tassée la terre
Dans le champ calme d’outre-langue,
Je range froid mon révolver,
Je reviens au monde qui tangue.
Je quête à nouveau d’une voix
Qu’encore chante l’être en moi.